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3 juin 2024

Cueillir, un projet artistique et communautaire

 


Cueillir est un projet artistique et communautaire qui vise à créer un espace collectif favorisant les croisements et la porosité entre les démarches d’artistes en art actuel et les pratiques de cueilleurs et de cueilleuses vivant aux Îles-de-la-Madeleine. Axé sur les savoir-faire et les savoir-être en relation avec la vie végétale sur l’archipel, le projet se structure en deux temps : un processus de recherche expérimental mené sur une année par un collectif curatorial et une Assemblée de cueilleurs et cueilleuses (septembre 2023 à juillet 2024), lequel donnera lieu, l’année suivante, à un programme d’activités publiques et à une série de résidences d’artistes déployés en 2024-2025. Les artistes seront invité·es à mettre en œuvre des processus de création “avec” le territoire et la communauté insulaire, en dialogue avec les milieux naturels, leurs caractéristiques, leurs usages et leurs récits.



Le processus de recherche et d'expérimentation de Cueillir, en cours depuis la dernière année, est l’occasion de récolter des témoignages et de partager des expériences sur la cueillette, dans un esprit artistique et communautaire, sur le territoire de l’archipel. Il a été initié par la commissaire Véronique Leblanc, l’artiste et enseignante Marie-Line Leblanc et la directrice artistique d’AdMare, Laurène Janowsky. En plus de leur trio, uni par un intérêt singulier pour la cueillette, l’identification et l’usage culinaire et médicinal des plantes « sauvages », l’équipe a fait circuler un questionnaire auquel une centaine de personnes de la communauté ont répondu, et formé une « Assemblée » à la suite d’un appel à participation. L'Assemblée réunit actuellement 14 personnes pratiquant la cueillette aux îles-de-la-Madeleine (enseignantes, biologistes, maraîchères, psychologue, artistes, animatrices socio-culturelle). Ensemble, elles se rencontrent une fois par mois, partagent des connaissances sur la cueillette, font des sorties de terrain, expérimentent des techniques lors d’ateliers, explorent la dimension affective et mémorielle de leurs relations au territoire, et s'intéressent à son éthique et à sa dimension intergénérationnelle. Elles cherchent comment en apprendre davantage et agissent de manière horizontale et co-créative pour mieux connaître les rapports qu’entretiennent les résident·es des Îles avec la cueillette : cueillette de grainages (petits fruits), d’herbages (plantes médicinales), de plantes comestibles ou de plantes utilisées en vannerie ou dans d’autres productions domestiques. Cette « Assemblée », avec l’accompagnement des commissaires, guide les orientations et le développement du programme d'activités publiques. Les commissaires réuniront également des artistes dont les processus de création entreront en dialogue avec le territoire et la communauté insulaire, avec les milieux naturels, leurs caractéristiques, leurs usages et leurs récits.

Deux artistes collaboratrices suivent les activités et les réflexions du projet Cueillir dont il s’agira de réunir les traces, en les abordant selon leur propre pratique Kim Béchard, autrice, et Hélène B. Point, artiste multidisciplinaire. La photographe Maude Jomphe a également été invitée à documenter les rendez-vous.

Les commissaires reconnaissent que le centre d’artistes AdMare est situé en Mi’kma’ki, territoire ancestral Mi’kmaw, et souhaitent s’investir dans des relations significatives et réciproques, permettant davantage de contacts et d’apprentissages sur les réalités autochtones aux Îles-de-la-Madeleine.


Commissaires :

Laurène Janowsky




















Crédit photo: Laurène Janowsky

Diplômée en anthropologie et en science politique, Laurène Janowsky quitte la France en 2010 pour les Îles-de-la-Madeleine. Engagée comme coordinatrice du centre d’artistes AdMare, elle en assure maintenant la direction artistique. Elle a collaboré avec de nombreux artistes et commissaires et, plus récemment, a mis en place un programme de résidences intitulé Hétérotopies pour soutenir les processus de recherche, d’expérimentation et de création en dehors d’un impératif de productivité ou d’exposition. Elle s’intéresse aux pratiques in situ et in socius, travaille pour maintenir le lien entre l’art et la vie, créer des occasions de se rassembler et de réfléchir aux enjeux de notre temps. Cueilleuse tout terrain, Laurène s'intéresse aux petits fruits et aux champignons sauvages, toujours fascinée par la structure et les couleurs de chacune de ses cueillettes.

Marie-Line Leblanc




















Crédit photo: Meggie Turbide

Artiste interdisciplinaire, Marie-Line Leblanc s'intéresse aux structures et aux systèmes. Ses œuvres combinent avec une candeur lucide le langage savant, les traditions madeliniennes et les technologies de l'information afin d'établir de nouveaux dialogues entre les choses. En peinture et en collage, l'artiste produit des espaces oniriques dont l’inspiration provient principalement du paysage et de la culture maritime. Les œuvres de Marie-Line Leblanc ont été présentées dans plusieurs expositions collectives au Québec, au Canada, aux Pays-Bas et en Australie. Son livre d'artiste Fixity and Flow - ordre et mouvement lui a valu le prix Oeuvre de l'année 2019 décerné par le Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle enseigne les arts visuels au Cégep de la Gaspésie et des Îles. Marie-Line affectionne la cueillette de fraises et de bleuets sauvages, en particulier dans l’est des Îles.

Véronique Leblanc




















Crédit photo: Guylaine Coderre

Véronique Leblanc est commissaire indépendante, travailleuse culturelle, autrice et cueilleuse. Sa pratique de commissaire explore notamment l’idée d’un imaginaire du commun à travers un ensemble de pratiques artistiques actuelles qui combinent des approches collaboratives et performatives avec des stratégies documentaires. Codirectrice de l’Association des groupes en arts visuels francophones (AGAVF) avec Elise Anne LaPlante, elle envisage les aventures artistiques, pédagogiques et administratives dans lesquelles elle s’implique comme des occasions d’apprentissage partagées. Installée aux Îles depuis 2020, Véronique est passionnée par la cueillette, par l’odeur du myrique et par les usages médicinaux et culinaires des plantes.



Artistes collaboratrices :

Hélène Beaulieu est une artiste multidisciplinaire inqualifiable. Sa pratique artistique s’inscrit dans des gestes quotidiens, triviaux et par une posture d’observation. Elle s’adonne principalement au dessin au sharpie pointe fine noir. Hélène s’intéresse au rebutant, à l’obscène, à l’éphémère et à la collection. Ses obsessions du moment sont le pain au levain, l’accumulation de branches de myrique et de multiples plantes dans l’ambition de récolter de la cire et de fabriquer des encres naturelles. Elle est maintenant installée aux Îles-de-la-Madeleine, plus précisément à l’Ile d’Entrée.

Autrice et scénariste, Kim Béchard s’installe aux Îles-de-la-Madeleine en 2018, territoire la berçant depuis l’enfance, par nécessité de recul sur ses enracinements. À l’époque, un regard neuf sur sa généalogie Euro-Québécoise et Afro-Guadeloupéenne éveille en elle un intarissable questionnement identitaire : Comment entrer sainement en relation après les ravages des Conquêtes? Au sein de ses créations, Kim établit des relations avec des paroles distinctes de la sienne, qui acceptent de partager et de réfléchir conjointement le sujet. Pour Kim, la nature a horreur du vide, combler ceux qui l’habitent en créant avec sa différence, lui rappelle combien chacun.e possède un fragment de l’histoire chez l’autre. Kim aime créer pour repeupler nos mémoires, pour se redonner espoir en nous-mêmes et en nos infinies capacités de solidarités.


L’Assemblée réunit Adèle Arseneau, Stéphanie Benoît, Sophie Cassis, Marie-France Chevalmé, Hélène Chevarie, Guylaine Coderre, Josiane Cyr, Véronique Déraspe, Christine Lajoie, Jessica Miousse, Natalia Porowska, Gilbert Richard, Debby-Ann Tardif et Em Thibault. Nous les remercions chaleureusement pour leur contribution inestimable à ce projet.


Crédit photos : Maude Jomphe


Photographe :

Le fleuve Saint-Laurent, ses humeurs, ses odeurs, ses couleurs et ses marées teintent l’enfance de la photographe Maude Jomphe. Elle étudie au Cégep de Matane en photographie. Après plusieurs voyages et projets photographiques, dont Têtes de violons, un recueil de portraits des violoneux des Îles-de-la-Madeleine, elle choisit de s’installer pour de bon en 2007, dans cet archipel de vent, de mer et de marées; dans cette nature douce et violente qui sculpte l’environnement et burine les visages et les coquillages. Maude assurera la documentation photographique des différentes activités du projet Cueillir.


Programmation des activités publiques:




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PARTENAIRES

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